1905

Championnat de Bretagne:
Championnat de Division d’Honneur: Champion l’U.S.Servannaise.

Association Sportive Lambézelléenne (future A.S.B.).
Résultats, Infos
Les sportifs brestois: … il n’est pas douteux que les premiers sportifs brestois, qu’ils fussent d’une société ou d’une autre, étaient guidés par des sentiments désintéressés et unis par une camaraderie qu’on retrouve encore actuellement, mais pas au même degré, sauf quelques exceptions
(Noël Kerdraon. La Dépêche Sportive du 18 janvier 1934)

J.S.K.
La Jeunesse Sportive Kérinéénne, de Kérinou, un nouveau club fondé le 20 février 1904. Celui-ci, en octobre 1905, après une réunion organisée chez M.Le Roux restaurateur à Lambé, fusionne avec l’Association Sportive Lambézelléenne et en conserve le nom. C’est dans un champ de Kerisac que les « Bleus et blancs », couleurs de la ville de Brest, (raies verticales), firent leurs premières armes. M. Eugène Berthelot, surnommé « Le Prince Eugène », est le président d’honneur, M.Genet président, M.Châtelin vice-président et M. A.Guérenneur et Pouliquen (agent technique à l’arsenal) secrétaires.
Les plaines de la Digue et de Kerangof, le plateau rocailleux du Polygone, étaient les principaux terrains de jeux dont l’utilisation non réglementée, soulevait des drames où les plus forts sortaient vainqueurs au détriment des premiers occupants.
Par la suite, elle dispose d’un stade, près des haras de Kercastrec, cela grâce à la générosité du directeur de la brasserie de Kérinou, Eugène Berthelot, qui aide matériellement et finance la location du champ qui deviendra leur stade.
L’Association Sportive Lambézelléenne deviendra en 1914 l’Association Sportive Brestoise après fusion avec la Jeunesse Sportive Brestoise.

Bibliographie: Archives municipales. Série R./ Collection de la Dépêche de Brest.

Jos Guihéry.
Cela se passait en 1905, au début du siècle, à Brest. Jos Guihéry, dix-sept ans à l’époque, débarquait dans cette bonne ville, alors inconnue pour lui. La maison qui l’employait à Rennes l’avait fait venir à sa succursale de Brest.
Il arrivait en droite ligne des « Cadets de Bretagne », où l’on ne pratiquait alors que la gymnastique, la balle au chasseur, un peu de football, et surtout une sorte de lutte d’équipes, dont l’enjeu était la possession d’un énorme ballon de près d’un mètre cinquante de diamètre. Esseulé dans cette ville de Brest, Jos se présenta un beau jour à l’Armoricaine, au patronage rue Lannouron où, sur la recommandation du directeur des « Cadets de Bretagne », de Rennes, il fut accueilli par M.l’abbé Calvez, alors directeur du patronage brestois. Dans une salle, un grand type (qui n’était autre que le troupier comique Guillou) s’entraînait à l’acrobatie avec le petit Coat (qui fut par la suite arbitre de football). Durant trois soirées, Jos assista à ces acrobaties, sans que ni l’un ni l’autre des protagonistes ne lui adresse la parole; aussi ne retourna-t-il plus rue Lannouron. Comme tous les soirs, Jos se remit à errer de l’Octroi au Grand-Pont.
Finalement, il fit la connaissance de camarades, tous épris de sauteries, et de bals et qui n’étaient satisfaits qu’après être allés « en suer quelques-unes », au « Treillis-Vert » sur les Glacis, à « Venise » ou au « Petit Jardin », sur les hauts de Recouvrance. Comme Jos ignorait toutes les danses, les camarades se servaient de lui comme vestiaire, le laissaient dans un coin et lui passaient, en consigne, leurs casquettes ou leurs cache-cols. La danse ne lui disait rien du tout et il restait assis dans son coin.
Était-il venu à Brest « Pour des prunes »? Oh ! cela non! car un dimanche, il jura de se venger.
Après avoir acheté, dans un bureau de tabac, un carnet à deux sous, il contacta ses camarades, au beau milieu de la sauterie au « Treillis-Vert ». Il fit le tour des banquettes et, à tous les jeunes gens essoufflés qui s’épongeaient devant leurs cavalières, il posa la même question: « Ne croyez-vous pas, camarades, que le sport au grand air vous ferait davantage de bien, du football par exemple ? ». Il n’empêche qu’après les réponses évasives de certains, Jos obtint une vingtaine de signatures de jeunes gens qui lui promirent d’assister à la réunion de constitution d’un club. Il leur avait annoncé cette réunion pour le lendemain et il obtint l’autorisation de disposer de la salle des prud’hommes à l’ancienne mairie. La réunion eut lieu un jeudi soir. Il enregistra des adhésions et le comité fut constitué, avec comme président un nommé Georges Blaise, alors comptable de la maison Guirault, négociant en vins, Jos vice-président, M.E.Cloarec secrétaire-trésorier, M.Le Touche capitaine de jeux.
Le 13 février les statuts furent déposés à la sous-préfecture. Ainsi naissait l’Union Sportive Brestoise. La déclaration officielle retrouvée à la sous-préfecture, stipulait que « l’U.S.B. a pour objet d’entretenir entre les jeunes gens des relations amicales et de développer leurs forces physiques au moyen de jeux intéressants ». Les couleurs de ses maillots étaient bleues et blanc, à rayures verticales.
Comme premier terrain, ils eurent une sorte de prairie de petite dimension, sous Ker-Stears, sur la route du gaz, à la grève de Saint-Marc.
Par la suite, l’U.S.B. (C’était son premier nom) disposa d’un champ occupé par la suite par le garage Citroën, au Petit-Paris. C’était le terrain Dériverieux, utilisé pendant sept années. La cotisation était de daou réals (dix sous) par mois, mais ne tarda pas à être portée à 20 sous! Les joueurs achetaient, en outre, la totalité de leur équipement. Une paire de chaussures de foot de première qualité coûtait à l’époque vingt francs.
Les premiers sociétaires avaient nom: Emile Colin, Jules Coadou, Ernest Capitaine, Jos Guihéry, Victor Euzen (Maire de Saint-Pierre-Quilbignon.)

« Pour des prunes » de Jean donval.

ET PENDANT CE TEMPS LÀ…!

Football:
Adhésion de l’Angleterre à la F.I.F.A. le 14 avril
Rencontres Internationales:
France-Suisse: 1 à 0
Sévère défaite de l’équipe de France devant la Belgique: 7 à 0.
Foot-ball: (Orthographe de 1905).
Au sujet de l’exposition de sport dont on se préoccupe vivement en ce moment et qui aura lieu à Paris en 1907, Octave Uzanne dans l’éclair de Paris du 20 courant s’attache à démontrer que tous les sports que pratiquent les anglais actuellement sont presque tous d’origine française.
En ce qui concerne le foot-ball qui vient de prendre chez nous une si considérable extension et, qui passionne à bon droit la nouvelle génération, cyclisme mis à part, c’est en effet le sport le plus suivi actuellement.
Qu’est ce que le foot-ball sinon le vieux jeu de la « choule » où la « chole » qui s’est pratiqué depuis le XIIème siècle en Bretagne ou on le nommait soule, sole ou melle. Ce jeu fut pratiqué avec une telle passion et fureur qu’il y eut mort d’homme et que l’on jugea nécessaire de l’interdire il y a une quarantaine d’années. Le nom de soule vient du mot breton « seaul » ou « heaul » qui veut dire soleil pour les Bretons. Ce fut plus qu’un jeu. Ce fut le dernier témoignage d’anciennes traditions.
Le vertige du paganisme antique, quelque chose comme le symbole du culte que rendaient les anciens Kyrnris au soleil. Ce jeu se pratiquait entre paroisses de même contrée ce qui rendait les compétitions très ardentes. C’était à qui des gars de telle ou telle paroisse s’empareraient et conserverait le ballon le plus longtemps.
Les coupes des concours sportifs ne sont pas autre chose aujourd’hui. Le stand était fixé entre les limites des deux paroisses rivales et, le jour voulu, un dimanche, les équipes de chouleurs, bien entraînés préalablement, s’alignaient pour la lutte devant une considérable assistance de curieux et l’arbitre, qui avait pour mission de lancer la choule ou ballon, ouvrait les débats qui étaient hardants et brutaux.
C’était à peu près le jeu du foot-ball rugby comme on le pratique encore en Amérique. Les Anglais n’en ont pas eu l’étrenne.

La Dépêche de Brest 26-02-1905. Article de O.Uzanne publié dans L’Écho de Paris le 20-02

Match international Foot-ball – Rugby.
Beau match cet après midi au vélodrome du Parc des Princes entre les équipes premières du Racing Club de France et du Guy’s Hôspital de Londres. Les joueurs Anglais sont d’une grande qualité et ont triomphé sur la fin.

La Dépêche de Brest 23-01

Cyclisme.
Louis Trousselier vainqueur du 3ème tour de France.
Lucien Petit-Breton recordman du monde de l’heure.

Automobile.
Notre correspondant à Paris nous télégraphie par fil spécial.
Record automobiliste: Un automobiliste Anglais M.Arthur Mac Donald a couvert 5 milles en 3’13 ». Ce record a été accompli à Ormond (Floride).

La Dépêche de Brest 26-01